Le climat change et les conséquences de ces changements (de température, de pluviométrie, de fréquences de conditions extrêmes…) sont visibles : mais comment va évoluer le climat localement ? Quels seront les enjeux à surmonter ? Comment pouvons-nous atténuer ces conséquences… à notre échelle d’éleveurs de chèvres ? Venez en débattre avec nous.
« Il est incontestable que les activités humaines sont à l’origine du changement climatique, qui rend les phénomènes climatiques extrêmes, notamment les vagues de chaleur, les fortes précipitations et les sécheresses, plus fréquents et plus graves » (GIEC, 2021). Fort de ce constat, il est indispensable que chacun contribue à l’atténuation du changement climatique. Les filières agricoles représentent environ 18 % des émissions de GES en France, dont environ 1 % est lié aux élevages caprins.
+ 4°C en moyenne en Nouvelle-Aquitaine et Pays de la Loire d’ici 2100 Entre le début et la fin du siècle, la température moyenne en Nouvelle-Aquitaine passera de 12-14°C à 16-18°C (scénario RCP 8.5 et modèle Aladin de Météo-France). L’augmentation de la température sera globale sur toute l’année, mais plus marquée en été. Les conditions estivales dans le Poitou seront d’ici 2050 proches de celles observées à Agen et à la fin du siècle de celles de Marseille. Les précipitations seront en moyenne similaire, avec une variabilité inter-annuelle très forte (+/- 200 mm). Les hivers seront plus humides tandis que les déficits hydriques en été seront plus précoces, forts et longs.
Dans le cadre des travaux du REDCap, 30 élevages de chèvres du Poitou ont été suivis avec l’outil de bilan environnemental Cap2er (niveau 2). En moyenne, les émissions brutes de ces élevages sont de 1,62 kg éq. CO2/litre de lait corrigé. Les émissions nettes, c’est-à-dire après le stockage carbone (4 % des émissions), est de 1,52 kg éq. CO2/l de lait corrigé. Trois principaux GES sont responsables du réchauffement climatique : CO2, CH4 et N20. La contribution au réchauffement climatique du méthane (CH4) est 28 fois supérieur à celui du CO2 et 273 fois pour le protoxyde d’azote (N20). En élevage caprin de l’Ouest, le méthane représente 52 % des émissions (en éq. CO2), le dioxyde de carbone 25 % et le protoxyde d’azote 23% (en éq CO2). Les émissions de méthane sont principalement liées aux fermentations entériques (31%) et au processus de transformation de la litière en fumier/compost (21%). Le protoxyde d’azote est lié à la fois la transformation du fumier/compost (8 %) et à l’épandage de cette fertilisation organique et minérale (15%). Enfin, le dioxyde de carbone est émis par les activités suivantes : la production et le transport d’aliments achetés (14 %), la consommation d’énergie à la ferme (6%, notamment essence, gaz et électricité) et la production et le transport d’engrais minéraux et de produits phytosanitaires (5%).
Un travail de simulation a permis d’estimer l’impact de certaines pratiques sur l’amélioration du bilan carbone de l’élevage caprin. Différents leviers sont mobilisables en élevage :