En Dordogne, un groupe de 7 éleveurs participe au projet régional visant à réfléchir sur l’adaptation des systèmes caprins au changement climatique. Une solution déjà mise en œuvre par plusieurs éleveurs pour permettre de prolonger la période de pâturage l’été est l’implantation de sorghos fourragers multi-coupes.
Le semis est généralement réalisé sur des parcelles ayant des prairies annuelles en vesce-avoine après que celles-ci aient été pâturées, donc vers début juin. La réussite du semis est liée à la pluviométrie de : il faut un minimum d’eau pour que le sorgho lève bien. Son coût d’implantation est faible (60 €/ha environ), mais il demande plus de travail mécanisé.
Le sorgho est ensuite pâturé à partir d’août et trois à cinq passages successifs sont ainsi possibles, jusqu’aux premières gelées s’il est pâturé suffisamment tôt et que les conditions météo (pluie) permettent de bonnes repousses. Les tours de pâturages durent de moins en moins longtemps au fil du temps. Le pâturage se fait sur la longueur. Pour un troupeau de 150 chèvres, c’est un front d’environ 180 m qui est offert aux chèvres, avec un fil avant repoussé de 3 mètre à chaque sortie ce qui fait près de 3,5 m² par chèvre par repas. Un fil arrière est également mis en place pour favoriser la repousse. Elles le consomment très vite et y restent une à deux heures maximum pour éviter le parasitisme. Le sorgho peut être très haut quand les chèvres y entrent mais elles ne doivent pas pâturer plus bas que 40 cm au 1er passage. 2 hectares sont ainsi consommés par 150 chèvres en un mois.
Amélie Villette (Chambre d’Agriculture de la Dordogne)