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[040] Atelier D : Fumier et compost, des tas d'avantages

[040] Atelier D : Fumier et compost, des tas d’avantages

Les acteurs clés de la fertilisation organique des rotations caprines : quels intérêts ? Comment les produire ? Comment les valoriser ? Quelles valeurs ?

Le compost est un engrais de fond produit dans les systèmes en polyculture-élevage. Il est issu de la dégradation en milieu aérobie du fumier. Le compostage permet de produire, par des effets mécaniques (retournement et broyage) et par la fermentation, un produit émietté et homogène, sans odeur, sain et perdant peu d’azote une fois épandu. Si la température du compost dépasse les 50°C, les bactéries pathogènes, certaines graines d’adventices, les larves et œufs de parasites gastro-intestinaux sont éliminées. L’épandage est plus régulier et la dose à apporter est plus faible comparée à du fumier. Le compost est en effet plus concentré, avec une baisse de volume de 25 à 40% par rapport au fumier. Le surcoût de production est surtout lié au coût du retournement des andains, que l’on estime à environ 60 €/m3.

Des références acquises sur le dispositif expérimental Patuchev

Depuis plusieurs années, des références sur les composts caprins sont acquises sur le dispositif expérimental Patuchev (Inra). En 3 ans, 122 composts ont été analysés. Par rapport à du fumier de chèvre, en matière brute, le compost de chèvres est deux fois plus riche en azote, similaire en phosphore et quatre fois plus élevé en potassium. On retrouve ainsi 12 kg/t d’azote, 7 kg/t de phosphore et 29 kg/t de potassium. Sa teneur plus importante en soufre offre également un atout particulier pour maintenir des légumineuses, augmenter le rendement, et assurer un meilleur équilibre entre espèces.

Comment faire un bon compost au champ ?

Cinq règles sont à respecter pour faire un bon compost au champ. Dans l’idéal, deux retournements du tas seront réalisés. 48h après la sortie du tas, un premier retournement sera réalisé, suivi d’un second dans les 20 jours qui suivent. Ces retournements doivent permettre une montée en température du tas à plus de 55°C pendant 15 jours. Des sondes thermomètre permettent de surveiller cette bonne montée en température. Durant toute la phase de compostage, le tas doit être maintenu humide. Une fois le deuxième retournement réalisé, il faut prévoir une durée de maturation de 4 à 5 semaines. Pour la constitution de l’andain, on recommande souvent des tas de 3 à 4 m de marge, sur 1,5 m de haut. Il faudra espacer deux tas de 10 m pour permettre le passage du retourneur d’andain.

Quand et comment épandre le compost ?

Entre la sortie du fumier et la maturation du compost, il faut prévoir entre 2 et 3 mois. Le compost est peu sensible au lessivage, un apport de fin d’automne est plus intéressant. Il faut se référer à la réglementation locale pour adapter ses apports. Une analyse du compost permettra d’affiner la fréquence et la quantité d’apport nécessaire sur la rotation. Le compost sera épandu avec un épandeur équipé d’une table d’épandage ou de hérissons verticaux pour une bonne régularité de la dispersion. En général, l’apport de compost est de 10 à 15 t MB/ha. Cette dose est variable et à adapter selon le potentiel de la culture et le type de sol. Enfin, il faut privilégier les apports sur les cultures à cycle de végétation plus long. Le compost est un amendement riche en matière organique et à action lente ! L’essentiel est d’en apporter régulièrement sur toutes les parcelles.

Intervenants : Manon Proust (Copavenir), Sylvain Foray (Institut de l’Elevage), Etienne Guibert (Chambre d’Agriculture Pays-de-la-Loire) et Thierry Peloquin (Chambre d’Agriculture 79). 

Documents

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