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Janvier 2019 : Le groupe « Séchage en Grange » en visite dans le Lot.

Janvier 2019 : Le groupe « Séchage en Grange » en visite dans le Lot.

Après des visites en Indre-et-Loire et en Vienne en 2016 et 2017, les éleveurs de chèvres du groupe « Séchage en Grange » se sont donnés rendez-vous dans le Lot pendant 3 jours, en janvier. Le programme établi par Valérie Dufourg (CA 46) était dense et varié : 4 visites d’élevage et des temps d’apports techniques et d’échanges. Le séchage en grange de type vrac est encore peu utilisé en élevage caprin (moins de 2% des élevages de chèvre français sont équipés d’un séchoir). Partager leurs pratiques et expériences autour de cette technique est donc essentiel pour les éleveurs du groupe. L’autre objectif principal de ces journées est d’apporter des réponses à certaines de leurs interrogations concernant le séchage du foin et sa valorisation dans l’alimentation des chèvres.

  • Isoler son séchoir pour éviter les entrées d’air parasite et les déperditions de chaleur !

« Cela semble du bon sens, mais en pratique, l’isolation thermique des séchoirs n’est pas toujours optimale » introduit Lucie Quilleré (Segrafo). Même si le retour sur investissement de la mise en place d’une isolation (environ 20€/m2 pour de la mousse de polyuréthane projetée par un professionnel) par rapport à la consommation électrique que l’on économiserait est difficile à quantifier, c’est un investissement quasi obligatoire lorsque l’on travaille avec de forts différentiels de température entre l’air ambiant et l’air soufflé sous le tas de foin (comme lorsque l’on utilise du matériel de réchauffage de l’air par exemple). « A titre d’exemple, la déperdition de chaleur est de 233 W/m2 avec un sol béton 8 cm alors qu’elle n’est que de 12.3 W/m2 lorsqu’on y ajoute 4 cm de mousse de polyuréthane projetée ».

  • Installer un séchoir à plat pour plus d’autonomie et une garantie de qualité du produit

Puisque le séchage à plat nécessite des équipements similaires à ceux du séchage en grange (griffe, ventilateur, etc), il permet d’amortir d’avantage le matériel, d’améliorer la polyvalence de l’outil, voire d’améliorer sa rentabilité. Outre l’intérêt économique, le séchage à plat possède également un intérêt nutritionnel pour les chèvres (préserver la qualité du grain grâce à la basse température) et répond à l’exigence d’autonomie de certains cahiers des charges. Il offre également une souplesse de récolte pour les céréales. Il existe une diversité d’installations possibles, dépendantes des produits à sécher, de la technologie de réchauffage de l’air, des quantités à sécher, etc. En moyenne, le coût d’aménagement d’une cellule (béton et grilles) est de 150 €/m2 en auto-construction pour les exploitations qui ont déjà un séchoir. Pour pouvoir utiliser le séchoir à plat au printemps et à l’automne, il faut prévoir une source de chaleur complémentaire à l’énergie solaire. Cela se réfléchit donc dès le projet de l’installation d’un séchoir. L’ensemble de conseils pratiques ainsi que les points de vigilance issus d’un travail d’enquête en élevages sont disponibles auprès du SEGRAFO.

  • Amélioration des performances laitières de la plupart des élevages du groupe

Lors de leur première rencontre en 2013, les éleveurs caprins détenant un séchoir de type vrac partageaient le même constat : suite à l’installation du séchoir, malgré un foin de bonne qualité et appétant, la production laitière n’avait pas suivi leurs espérances. Les travaux menés au sein du projet Casdar CAPHerb durant 3 ans ont permis d’évaluer la qualité du foin ventilé et des rations. Des pistes d’améliorations ont ainsi pu être proposées aux éleveurs. « Le premier constat concernait la prairie, notamment la qualité du foin ventilé distribué au pic de lactation. Le stade de récolte des espèces fourragères était souvent tardif et la teneur en légumineuses dans les mélanges prairiaux faible. En moyenne, les échantillons suivis avaient 13,5 % de MAT » présente Jérémie Jost de l’Institut de l’Elevage. Par ailleurs, « l’analyse des rations distribuées (évaluées par pesée de chaque aliment) montre souvent un gaspillage d’azote et d’énergie » complète Virginie Tardif (Seenovia). Souvent, un manque de matière grasse dans la ration, des quantités importantes de concentrés et/ou un nombre de repas important peuvent expliquer des TB faibles. Même si les éleveurs du groupe n’ont pas attendu ces résultats pour faire évoluer leurs pratiques, ils confirment la nécessité de plus et mieux valoriser le foin ventilé dans les rations. Visiter donne des idées !

  • Pour les éleveurs du groupe, visiter d’autres séchoirs en grange et découvrir de nouvelles pratiques est essentiel.

Cela leur donne des idées d’amélioration de leurs propres installations ainsi que des astuces auxquelles ils n’auraient pas forcément pensé. Par exemple, le dernier élevage visité disposait d’un système de rail ingénieux, pour que la griffe puisse circuler dans un bâtiment en angle droit. Les éleveurs avaient également fait le choix d’acheter un réchauffeur au fioul, utilisé en appoint lors des printemps humides.

Comme chaque année, les 3 jours de janvier se sont déroulés dans la convivialité et le partage. Les richesses gastronomiques du Lot et de l’Aveyron y ont grandement participées, surtout l’emblématique Rocamadour, qui a été consommé sans modération ! Les éleveurs ont souhaité que ce groupe d’échanges perdure. Au moment de se quitter, le rendez-vous a été pris pour janvier 2020 en Pays-de-la-Loire.

Coline Bossis (CA86) et Jérémie Jost (Institut de l’Elevage)