Les affections mammaires (43 %), d’origine nutritionnelle et métabolique (27 %) ou favorisées par l’alimentation (30 %) sont les trois pathologies dominantes identifiées dans la filière caprine de l’Ouest en 2010 dans le cadre des travaux de l’OMACAP (données issues des bilans sanitaires réalisés dans 144 élevages par le GTV79). Les affections d’origine nutritionnelle se manifestent par des cas de diarrhées intermittentes et éventuellement de mort subite (toxémie de gestation, entérotoxémie, acidose chronique notamment). Elles concernent 27 % des élevages suivis. D’autres maladies peuvent être déclenchées ou favorisées par l’alimentation : syndrome d’amaigrissement, listériose et « grippe intestinale ». Cela concerne 30 % des élevages suivis. Identifier des critères utilisables en élevage pour piloter le rationnement des chèvres et conserver un bon état de santé du troupeau est un enjeu fort, notamment avec l’augmentation de la taille des troupeaux, la diminution de la part des fourrages apportés dans la ration et l’automatisation de l’alimentation.
Identifier des critères utilisables en élevage pour piloter le rationnement des chèvres et conserver un bon état de santé du troupeau est un enjeu fort, notamment avec l’augmentation de la taille des troupeaux, la diminution de la part des fourrages apportés dans la ration et l’automatisation de l’alimentation. 122 indicateurs de pilotage de l’alimentation du troupeau caprin utilisés par les éleveurs !
Dans le cadre du Casdar SYSCARE, un recensement bibliographique et un travail d’enquête en élevage ont permis d’identifier les indicateurs de pilotage de l’alimentation utilisés par les éleveurs de chèvres. 122 indicateurs ont été identifiés. Parmi les indicateurs de pilotage de l’alimentation les plus fréquemment cités et utilisés, on trouve par fréquence décroissante de citation : l’état des fèces, les variations de production de lait et d’appétit, la composition du lait, les refus et le tri des fourrages et l’état corporel des chèvres (NEC). Entre 2010 et 2013, 7 essais en station expérimentale et le suivi de 23 élevages et 2 fermes de lycée agricole ont permis d’objectiver sur le terrain l’utilisation de ces indicateurs pour piloter le rationnement.
Calculer une ration n’est qu’une étape de la conduite alimentaire du troupeau caprin. L’essentiel reste dans l’observation des animaux ! Trois grandes familles d’indicateurs autres que nutritionnels ont été identifiées et testés :
Des indicateurs autour de l’ingestion et de ses variations journalières, des refus et du tri opéré par les chèvres
Des indicateurs liés aux animaux, les déjections, le comportement général et ruminatoire des chèvres
Des indicateurs liés à la production laitière et ses variations (volume et qualité du lait).
Il s’agit d’indicateurs d’alerte, qui ne sont pas toujours spécifiques et qui doivent donc être analysés en prenant en compte le contexte de l’élevage.
Une brochure de synthèse de ces indicateurs existe !
Lors de la Journée Technique Cap’Vert, vous serez sensibilisé à l’utilisation de 4 de ces indicateurs : l’utilisation des Notes d’Etat Corporal (NEC) pour piloter les apports alimentaires énergétiques du troupeau de chèvre sur la durée d’un cycle de production, l’analyse de l’estimation qualitative et quantitative des niveaux de refus en fourrage, l’interprétation de l’état des fèces et les réponses à avoir face à des variations ponctuelles de la production de lait et des taux.
Intervenants : Yves Lefrileux (Institut de l’Elevage), Bertrand Bluet (Chambre d’Agriculture de l’Indre), Nicolas Ehrarhdt (GDS Poitou-Charentes-OMACAP), Alain Pommaret (station du Pradel), Bernard Poupin (ACE17-85)