Terre des Chèvres
REDCAP Chèvre saanen au pâturage Journées de l'herbe Luzerne en fleur - journées de l'herbe - septembre 2011 Chèvres saanen
CRDC - Centre de Ressources et de documentation caprine BRILAC Résilience des systèmes d'élevage caprins de Nouvelle-Aquitaine - L'Union européenne, le fond européen agricole pour le développement rural et la Région Nouvelle-Aquitaine investissent dans les zones rurales Conseil Régional des Pays de la Loire L'Europe s'engage en Nouvelle-Aquitaine FRCAP - Chevriers Nouvelle-Aquitaine - Vendée Région Nouvelle-Aquitaine
"Êtes-vous bien sûr (e) de ce que vous distribuez à vos chèvres ?"

"Êtes-vous bien sûr (e) de ce que vous distribuez à vos chèvres ?"

Méthodes, trucs et astuces testés et approuvés pour contrôler la qualité et la quantité des fourrages distribués aux chèvres.

La ration de base d’une chèvre est constituée de 60 à 70 % de fourrages, présentés sous différentes formes (foin, enrubannage, ensilage, vert). Connaître la valeur alimentaire, par une appréciation visuelle et/ou une analyse et la mesure des quantités consommées est donc essentiel pour affiner au mieux la ration et distribuer le meilleur foin au bon moment.

  • Comparer la valeur alimentaire de ses foins

Pour évaluer visuellement la qualité d’un foin, quatre principaux critères sont à prendre en compte en élevage caprin : la valeur alimentaire en protéine (MAT) et en énergie (UFL), la fibrosité et l’appétence. L’objectif sera de caractériser chacune de ses coupes selon ces critères, afin d’identifier et de trier les bottes dans le hangar de stockage. Le bon fourrage sera alors mobilisable au bon moment. Les critères de l’appétence et de la fibrosité sont subjectifs. La valeur alimentaire peut être confirmée par une analyse d’un échantillon de foin par analyse biochimique (au laboratoire) ou par analyse infrarouge (AgriNir). Cela permettra de confirmer votre analyse et également d’affiner le rationnement des chèvres. L’idéal est de réaliser chaque année une analyse par coupe et par parcelle homogène ! Le prélèvement de l’échantillon se fait soit au champ directement, avant la récolte (une quinzaine de poignées prise aléatoirement dans les andains), soit par un prélèvement dans une botte représentative lors de son ouverture (prélevez 500 g environ).

  • Des conditions de récolte à assurer pour faire du bon foin !

Les valeurs alimentaires d’un fourrage varient de façon importante selon la composition botanique de la prairie, le stade de récolte, le numéro de la coupe et le mode de récolte. Ainsi, faire du bon foin (ou un bon enrubannage) se travaille dès le champ, lors du choix de la prairie et de son implantation. Les conditions de récolte sont également essentielles pour limiter les pertes quantitatives et qualitatives – c’est-à-dire le stade de récolte, le mode de récolte et les conditions météos. Les pertes en protéines dans les légumineuses sont rapides avec le fleurissement de la plante : entre le stade début bourgeonnement (apparition de quelques bourgeons – stade idéal pour l’enrubannage), le stade bourgeonnement (50 % de bourgeons au champ – stade idéal de récolte en foin), les pertes en protéines d’une luzerne ou d’un trèfle violet sont de 1,5 à 2 % de MAT. Si le stade floraison est atteint, une perte de 2,5 à 3 % de MAT s’ajoute ! Récolter au bon stade physiologique est donc essentiel. Par ailleurs, entre le champ et la distribution, les pertes de biomasse moyenne de l’herbe sont de 15 à 24 % pour un foin réalisé par beau temps et de 9 à 19 % pour un enrubannage à 50 % de MS, en comparaison avec la quantité d’herbe fauchée. Cette perte de rendement massique induit inévitablement une perte de rendement protéique, les feuilles de légumineuses étant fragiles. Récolter la prairie lors d’une fenêtre météo propice (quitte à faucher sous la pluie !), avec du matériel le moins agressif possible (faneuse à toupie à vitesse ralentie, andaineur soleil) limitera ces pertes mécaniques.

  • Le bon foin au bon moment !

Il est important de caractériser les foins récoltés. Cela permettra de stocker au mieux les bottes, afin que les bonnes bottes soient accessibles au moment voulu de l’année. Les identifier avec un marquage (filet de couleur, pancarte...) est important. Dans l’idéal, il faut distribuer de bons fourrages en fin de gestation (du tarissement à la mises-bas), afin de maintenir la panse, tout en couvrant les besoins d’un animal dont la capacité d’ingestion est en baisse. Il faudra veiller à apporter un foin riche en énergie, appétant et qui fait ruminer. Une 2e ou 3e coupe de luzerne, en s’assurant de la consommation des tiges, ou une 1re coupe de RGI précoce, faite par beau temps en début d’épiaison, conviendra à cette période où « ma panse, j’y pense ! ». Au début de la lactation, il faudra poursuivre avec ces fourrages, en augmentant évidemment les quantités distribuées. Un stock suffisant de ce bon foin est donc à prévoir. À l’inverse, les foins de moins bonne qualité seront distribués préférentiellement en fin de lactation, entre la fécondation et le tarissement… à condition que les chèvres soient en état !

Intervenants : Rémi Couvet (Saperfel), Camille De La Porte (Chambre d’Agriculture du Lot et Garonne), Romain Lesne (Ardepal), Manon Proust, Hervé Thomas, Ariane-Pia Sagette (CopAvenir), Benoît Ranger (Inra), Laurent Galliot (BTPL)

Documents